« Il y a 40 ans, quand j’ai commencé à la pépinière, il y avait des sortes d’arbres ou de plantes qu’on ne pouvait pas vendre parce qu’on n’avait pas le climat adéquat pour eux au Québec et maintenant, ce sont des vendeurs réguliers parce que les températures ont beaucoup changé », raconte Sylvie Picard de la pépinière Lapointe à Mascouche.

En effet, les étés plus chauds comme celui d’il y a deux ans ou les étés pluvieux comme celui de l’année dernière peuvent grandement affecter vos plantes. « Les gens n’y pensent pas toujours, mais une terre trop mouillée peut être tout aussi mauvaise pour la plante qu’une terre trop sèche », poursuit Francis Lapointe, l’un des propriétaires de la pépinière Lapointe.

Des erreurs à ne pas faire

« Avec le beau temps hâtif, plusieurs sont enclins à préparer leurs plates-bandes et leur jardin rapidement, toutefois, il faut se rappeler qu’il est toujours possible que les sols gèlent. Il est donc préférable de faire pousser vos plantes ou vos semis à l’intérieur près d’un puis de lumière et lorsque le printemps sera bien installé, ce sera le bon moment pour transplanter à l’extérieur », continue-t-il.

Le même phénomène se produit à l’automne lorsque l’été s’allonge. Francis explique que « plusieurs oublient de fermer le terrain, de mettre l’engrais d’automne et de préparer le sol pour l’hiver et ils se font surprendre en novembre avec le premier gel ». Une fois le sol gelé, il est trop tard pour préparer votre terre et vos plantes.

L’arrivée d’insectes avec le réchauffement climatique

Depuis quelques années, de nouvelles sortes d’insectes se sont installées au Québec. « Au départ, ça ne nous inquiétait pas trop parce qu’on se disait que ces insectes ne survivraient pas à l’hiver, mais avec les températures moins froides, certains se sont bien installés ici », déclare Francis. Pensons notamment aux scarabées japonais qui détruisent le feuillage et dévorent les jardins. « Ces insectes n’ont pas vraiment de prédateurs au Québec et ils se reproduisent rapidement à cause de la chaleur », explique-t-il.

Des dommages sur la pépinière

Les hivers spéciaux comme cette année provoquent des ajustements constants pour les propriétaires de la pépinière Lapointe. « Cette année, on ne dirait pas, mais on a eu beaucoup de neige quand même. Plusieurs tempêtes sont se sont succédé en quelques jours, suivis de journées chaudes ou de pluie. La neige était très lourde et c’est dangereux que les plastiques des serres se déchirent », mentionne Francis. L’hiver 2023, à la suite d’un important épisode de grêle et de verglas, la famille Lapointe s’est retrouvée avec une serre complètement déchirée, des tuyaux de brisés, de l’eau qui coulait à flots et une vaste sélection de plantes qui n’auront jamais vu le jour. « On n’y pense pas, mais c’est aussi ça les impacts du réchauffement climatique », a conclu Francis Lapointe.